« Je n'avais qu'un seul désir, pratiquement irréalisable, complètement déraisonnable, utopique : être écrivain. » Michel Ragon le deviendra, auteur d'oeuvres aussi remarquables que La Mémoire des vaincus ou Les Mouchoirs rouges de Cholet. Pourtant, rien ne le prédestinait à une telle vie, lui, le pupille de la nation élevé en Vendée dans un milieu social extrêmement modeste, obligé d'exercer mille métiers avant de pouvoir vivre de sa plume. Rien, ou peut-être le principal : une rage de lire. Car lire c'est réfléchir, et réfléchir, c'est s'emplir la tête d'idées pas comme il faut ; et c'est forcément se mettre en porte-à-faux avec de plus forts que soi. De plus fortunés. De plus féroces, de plus hargneux. Et à ce jeu, la mère du petit Michel lui dit qu'on ne gagne jamais. Pourtant, lui triomphera. Thierry Maricourt nous raconte, avec tendresse et passion, la jeunesse de Michel Ragon, dont il a été très proche, de Fontenay-le-Comte à Paris en passant par Nantes, de la chorale de l'église aux milieux artistiques, littéraires et anarchistes. Voici un sublime hommage aux grands oubliés de beaucoup d'histoires du livre : les lecteurs.
Découvrez, sous la forme d'un hommage sensible, la genèse d'un écrivain cultissime dans les milieux anarchistes : Michel Ragon.
Ou comment un jeune homme qui n'y était pas prédestiné est devenu un grand auteur grâce à ce que nous partageons tous ici : une appétit instiable et impulsif pour la lecture.
Louis Georgiades
Classe : historiquement, le mot est fort, associé à une remise en cause radicale de l'ordre social ; aujourd'hui, il est affaibli et ne cristallise plus les oppositions politiques, alors que les inégalités de conditions de vie et de travail sont toujours présentes. Il s'agit ici de redonner son tranchant à la classe sociale comme concept et instrument politique d'émancipation.
Pour point de départ, il y a un paradoxe : le mot classe se trouve affaibli aujourd'hui, alors même que la domination capitaliste se radicalise depuis quarante ans. Le sens associé au concept s'est en effet transformé ; le pluriel (classes populaires, classes supérieures ou classes dominantes) a remplacé le singulier de la classe ouvrière et de la bourgeoisie pour désigner les classes et, chez les chercheurs en sciences sociales, l'accent est mis sur la pluralité des conditions socio-économiques et des rapports à la culture et à la politique davantage que sur les formes d'unité. Dit autrement, la classe ouvrière ne constitue plus le sujet historique des transformations sociales dans le discours et l'organisation des forces de gauche.
Pour comprendre le paradoxe, il est nécessaire de faire évoluer la définition du mot en lien avec les transformations du capitalisme. L'affaiblissement de la classe est alors à mettre en relation avec la fin d'une configuration historique spécifique : les nouvelles formes de capitalisme qui se sont développées depuis les années 1970 nécessitent de repenser le concept de classe en tant qu'elles fabriquent un type de rapport d'exploitation mais aussi de marchandisation de la monnaie, du travail et de la nature. Ces transformations ne sont pas uniquement économiques, elles se jouent aussi dans les formes de sociabilités, de solidarités et de culture dans lesquelles se forment et se reforment les classes sociales. Ces recompositions sociologiques impliquent dès lors de rompre avec la vision d'une classe ouvrière synonyme de prolétariat industriel pour en redéfinir les contours.
Redonner sa force au mot classe implique également de ne pas en faire un isolat et une chose statique, qui nierait d'autres formes de dominations telles que le genre et la race. Autrement dit, les inégalités de genre, de race ou d'origine migratoire ont une base matérielle dans le capitalisme contemporain qu'il s'agit de prendre au sérieux. La configuration contemporaine invite ainsi à réinventer le processus d'affirmation du mot de classe, en y articulant positivement dans une perspective d'émancipation l'imbrication des rapports de domination. De ce point de vue, les expériences des luttes sociales récentes (par exemple la mobilisation des femmes de chambre de l'hôtel Ibis Batignolles) fournissent des points d'appui pour imaginer un réarmement du mot classe sans affaiblir les autres.
La superbe collection "Le mot est faible" apporte des éclaircissements clairs, concis et précis sur des notions politiques souvent galvaudées.
Ici sur la notion de classe : son histoire, son actualité, comment la réarmer.
Un ouvrage essentiel et salutaire.
Louis Georgiades
Ce livre constitue la première biographie de l'organisation révolutionnaire chilienne. Avant son anéantissement par le Coup d'État de Pinochet le 11 septembre 1973, le Chili a vécu une révolution sociale hors du commun. L'un de ses protagonistes majeurs était le MIR, organisation atypique dont le présent ouvrage fait la généalogie. Des origines universitaires à la direction du mouvement, l'histoire d'une génération militante se dessine. L'ancrage dans les quartiers, le recours à la violence ou encore le rapport aux institutions : autant de questions stratégiques clés qui jalonnent le propos et demeurent pertinentes, un demi-siècle plus tard, alors que le Chili connaît de nouveaux soulèvements populaires.
Pour leur première publication, les éditions Terres de Feu font une entrée fracassante en librairie !
Cette histoire du Mouvement de Gauche Révolutionnaire et, en filigrane, du Chili des années 1960 est probablement l'ouvrage le plus documenté et rigoureux sur le sujet, faisant une remarquable synthèse d'archives, d'études précédentes et de nombreux entretiens avec d'anciens militants et militantes.
Une grande réussite !
Louis Georgiades - Les Nouveautés
Décembre 1941. René Blum est arrêté à son domicile parisien avec le concours de la police française, au cours d'une vaste rafle de notables de confession juive. Il est déplacé des camps d'internement français à celui d'Auschwitz, où il perd la vie. Frère cadet de Léon Blum, la grande figure du Front populaire, René Blum est un homme de son temps, au service des arts. Tour à tour journaliste et critique à la Revue blanche et à Gil Blas, il fut aussi directeur artistique de casinos et du théâtre de Monte-Carlo - où il succéda à Diaghilev à la direction des Ballets russes. Il fréquenta aussi bien les écrivains que les peintres et les musiciens avant-gardistes. Profondément humaniste et courageux, il mena pourtant une vie de famille chaotique. Un premier roman riche, passionnant, qui nous fait découvrir les multiples facettes de ce personnage historique méconnu dont l'engagement pour son pays fut considérable.
Nous connaissons souvent Léon Blum mais peu d’entre nous connaissent René Blum, son frère. Dans une écriture fluide et bouleversante, Aurélien Cressely nous embarque en 1941, au moment de l’arrestation de ce critique d’art. Metteur en scène de Marcel Pagnol, compagnon de détention de Marc Bloch, on découvre la vie de cet homme, profondément attaché à son frère et à ses idées socialistes, à ses valeurs artistiques mais peu présent pour un fils, gorgé d’une colère mortelle… Documenté et délicat, un premier roman fort réussi !
Lucie
Lydie - Les Nouveautés
« New York enflait de l'optimisme tapageur de ceux qui croient avoir pris de vitesse le futur ».
Wall Street traverse l'une des pires crises de son histoire. Nous sommes dans les années 1930, la Grande Dépression frappe l'Amérique de plein fouet. Un homme, néanmoins, a su faire fortune là où tous se sont effondrés. Héritier d'une famille d'industriels devenu magnat de la finance, il est l'époux aimant d'une fille d'aristocrates. Ils forment un couple que la haute société new-yorkaise rêve de côtoyer, mais préfèrent vivre à l'écart et se consacrer, lui à ses affaires, elle à sa maison et à ses oeuvres de bienfaisance.
Tout semble si parfait chez les heureux du monde... Pourtant, le vernis s'écaille, et le lecteur est pris dans un jeu de piste.
Et si cette illustre figure n'était qu'une fiction ? Et si derrière les légendes américaines se cachaient d'autres destinées plus sombres et plus mystérieuses ?
Un prix Pullitzer plus qu'amplement mérité !
Hernan Diaz parvient à donner à la froideur du grand capital un souffle romanesque mémorable, donnant à voir, par l'intérmédiaire d'un mystère superbement entretenu, que la force des grandes fortunes n'est pas l'argent lui même, mais la capacité à faire du monde son propre récit.
Virtuose !
Louis Georgiades - Les Nouveautés
Que faire, concrètement, face à l'ampleur des violences sexistes, sexuelles et autres, qui sévissent dans nos sociétés ? Comment gérer les conflits et les abus sans rejouer les mécanismes d'un système pénal qui occupe une place centrale dans la production de la violence à travers le monde ? Ces questions traversent depuis de longues années les mouvements militants en général, et LGBTQI+ tout particulièrement, d'autant plus ardemment depuis que la déflagration MeToo les a placées au centre des discussions politiques. Sur fond de reflux généralisé, les milieux progressistes voient aussi surgir d'innombrables dénonciations des violences qui se produisent en leur sein, et qui appellent à des réponses pratiques, qui mettent en vie des relations de camaraderie, des amitiés, des organisations et des principes politiques.
Écrit par une « militante gouine » impliquée dans des collectifs de gestions des violences sexistes et sexuelles, ce livre part du souci affiché de se passer de la police et des tribunaux pour en analyser les écueils dans la pratique tout en en prolongeant le geste et la réflexion. Comment en est-on arrivé au paradoxe d'un militantisme abolitionniste punitif ?
Comment les militant·es pour la justice sociale et pour l'abolitionnisme pénal en sont-iels venu·es à faire parfois pire que la police en termes de violence à l'intérieur de leurs communautés ? Et comment sortir de cette impasse ? La question est d'autant plus difficile qu'elle surgit au moment où les forces réactionnaires mènent une large offensive contre le wokisme accusé de tous les maux, pour mieux protéger ceux qui organisent les violences dans nos sociétés.
À rebours des illusions du développement personnel et sans céder à l'injonction à la pureté militante, elle propose une critique fine du moralisme progressiste qui isole les faits de violence de la société qui les produit et justifie les pratiques punitives dans les milieux progressistes. En se saisissant d'exemples concrets rencontrés au gré de son militantisme et en discutant précisément avec les théories abolitionnistes, Elsa Deck Marsaut dessine ici des pistes pratiques pour élaborer une justice transformative inventive, capable de prendre soin des victimes et de transformer les individus afin d'endiguer enfin le cycle des violences qui jalonne nos vies.
ESSAI ESSENTIEL !
Quelle punition pour l'abuseur sans être abusif? Comment endiguer la violence dans les milieux associatifs? Comment accompagner la parole et les call out? Non, ce texte n'appelle pas à trop de compromis: il propose des solutions réfléchies, rationnelles (peut-être trop idéalistes?...) mais il faut un nouveau système.
Lucie
Lydie - Les Nouveautés
Que se passe-t-il lorsqu'un auteur, qui a beaucoup écrit sur l'enfance, remonte le fil d'argent de sa propre enfance ?
Le Plus Court Chemin est un hommage aux proches et la tentative de revisiter avec les mots ce vaste monde d'avant les mots : les êtres, les lieux, les sentiments et les sensations propres à cette époque sur le point de disparaître, les années d'avant la cassure, d'avant l'accélération générale qui suivra la chute du mur de Berlin.
Raconter l'existence dans les paysages infinis de la campagne wallonne, dire l'amour et le manque. Car écrire, c'est poursuivre un dialogue avec tout ce qui a cessé d'être visible. Par-delà la nostalgie.
Antoine Wauters s'éloigne de la fiction pour revisiter son enfance (et les liens qu'il entretient avec celle-ci en tant qu'écrivain) dans de courts tableaux mélancoliques et de plus en plus touchants.
Louis Georgiades
Des bras contre du charbon?». Dans l'immédiat après-guerre, la Belgique cherche de la main-d'oeuvre pour exploiter ses mines. Elle scelle, en 1946, un accord avec l'Italie qui, en échange de l'achat prioritaire de charbon, enverra des milliers de jeunes travailleurs dans les mines belges.
Originaire des Pouilles, Donato est l'un de ces ouvriers mineurs ayant tout quitté pour venir vivre et travailler au Pays noir. Ce livre raconte son histoire, ou plutôt il l'imagine à travers les yeux de Clio, la petite-fille de Donato, partie à la recherche de cette vie que son grand-père n'a jamais racontée.
Dans ce premier roman d'une extraordinaire inventivité langagière, Éléonore de Duve ravive tout un monde de sensations, de rencontres, d'existences entremêlées. Elle nous plonge, avec une prodigieuse force d'évocation, au coeur de la jeunesse italienne de Donato, dans les collines lumineuses des Pouilles jusqu'au noir sans fond de la mine. C'est une quête, aussi prudente qu'aimante, que Donato donne à lire?: restituer la consistance d'une vie, en affirmant la capacité de la littérature à dire ce qui a été arraché et tu.
Donato quitte sa vie de berger dans les Pouilles pour devenir mineur en Belgique, suite à une proposition de réconciliation entre Etats après la guerre. À travers la vie de cet homme, c’est la vie type d’un homme ouvrier des années d’après-guerre que nous conte la petite fille de Donato dans la Belgique d’aujourd’hui. Touchant et engagé, ce roman de transmission est également un bon roman de littérature prolétarienne.
Lucie
Lydie - Les Nouveautés
Dans une dimension parallèle, tous les plus grands auteurs de la littérature sont enfants et doivent aller apprendre leur métier à l'école des Lettres. Les élèves sont inscrits dans la classe correspondant au siècle au cours duquel ils ont vécu. Dans la classe XIX, un certain Victor Hugo, nouvel arrivant, va rencontrer ses camarades : Baudelaire, Balzac, Flaubert, Maupassant, Michel, Sand, Zola... Comment sont les cours ? Les sorties ? Qui redoublera ? Qui aura la chance de passer en XXe ? Est-ce qu'ils apprendront des sorts comme dans Harry Potter ? Une des séries les plus plébiscitées sur Mâtin !
Coup de coeur!!
Un tour de table ludique et accessible des auteurs et autrice aujourd'huit dits "classiques"
Zélie
Zélie Carle
La soeur jumelle. Puis la mère. Puis la petite fille. Puis le fils adolescent, et enfin le père. Le 24 mars 2022 une famille française se jette du septième étage de son balcon, face au lac Léman, à Montreux, en Suisse.
«Suicide collectif», concluent presque aussitôt les enquêteurs, malgré la présence de deux enfants mineurs. Un an plus tard, le dossier est clos. Les autorités ont posé une chape sur le «mystère de Montreux», un peu comme soixante ans plus tôt un cercueil fut scellé sans autre forme de procès sur le corps du grand-père des jumelles, l'écrivain Mouloud Feraoun, assassiné par l'OAS aux derniers jours de la guerre d'Algérie.
Quel scénario s'est imposé à cette famille lorsque la police a frappé à sa porte ? D'où lui vient sa «grande méfiance à l'égard de l'État» ? Pourquoi faudrait-il laisser à cette tragédie sa «part de mystère», comme l'enjoint le commissaire qui commente l'affaire ? Peut-on relier des morts par-delà les pays et les sépultures ?
En 2022, un drame familial survient à Montreux. La journaliste Ariane Chemin remonte le fil des événements par comprendre l'incompréhensible et mesurer tout le poids d'un passé traumatique. Entre essai et polar, quand la Guerre d'Algérie marque les mémoires, il est important de savoir écouter.
Lucie
Lydie - Les Nouveautés
À la lecture de ces deux contes jumeaux aussi terribles que drolatiques, on se dit que leur titre ne nous a pas menti : c'est déciment bien écrit !
Dans Graphomanie, le lecteur suit les mésaventures d'un génie qui ne l'est qu'à ses yeux.
Négligeant sa famille pour être reconnu comme écrivain, entouré de médiocres à qui il cherche à plaire tout en les méprisant, notre antihéros sent qu'à force de tomber, il va rebondir. Oui, mais quand ?
Dans Le Verglas, le narrateur possède un superpouvoir, celui de voir l'avenir. Une chance ? Une plaie. Peut-être que le réel se supporte mieux quand on le déchiffre moins ?
Chez Andreï Siniavski, l'auteur d'André-la-poisse, les destinées sont toujours de parfaites réussites en matière de ratage. Artistes sans oeuvre, perdants oubliant d'être magnifiques, malheureux en amour comme en affaire, telle est la faune carnavalesque d'histoires où seul le rire sauve du naufrage.
Professeur de littérature en Union soviétique, André Siniavski (1925-1997) publie sous pseudonyme ses premiers textes en France. C'en est trop pour le pouvoir qui le condamne au Goulag en 1966. Ce procès fantoche de l'ère poststalinienne a une répercussion inattendue : il donne naissance à la dissidence en URSS. Craignant l'influence d'André Siniavski à sa libération, le KGB le contraint à quitter le pays. En exil en France, André Siniavski prouve que si son corps est brisé par les années de camp, son talent ne l'est pas. Il continue d'écrire une oeuvre d'une inventivité folle.
En guise de préface, son fils, l'écrivain Iegor Gran, rend hommage à la causticité et à la farouche indépendance de son père.
Visionnaire? Graphomane? Talentueux? Loufoque? Un peu de tout ça! Un condensé d'humoiur à la russe dans deux nouvelles-miroir. C'est TRES bien écrit en effet!!!
Ana
Les Nouveautés
Salut ma Josée, Je sais que je t'ai déjà écrit aujourd'hui, mais il s'est passé un truc de dingue. Tu vas être fière de moi. Tu sais, le nouveau ? Le fils de la Lqnpp (La locataire qui ne paie pas) ? Il veut prendre des cours de surf. Il s'est pointé à l'heure du déjeuner et j'ai pas pu dire non devant tout le monde, Gramboise et tout ça. Du coup, quand il est revenu à la charge, j'ai dit OK mais c'est 35 euros. Il s'appelle Iñigo. Par contre, me demande pas s'il est mignon, je n'ai pas d'avis sur la question. De toutes les façons, les mecs, pour moi, c'est mort. Tu le sais. Ce matin, je suis allée surfer. Entre loups et chiens. C'était bien. Je n'ai croisé personne. C'était le but, d'ailleurs. Les autres, je les évite, depuis l'année dernière. Et toi, ça va ? Tu me manques. Sans toi, je ne sais pas quoi faire. Ta Loue PS : Iñigo m'a aussi demandé de lui donner des conseils sur le sexe. Oui, je sais... N'importe quoi. PPS : Le pire, c'est que je commence à y réfléchir...
Myriam
Les Nouveautés
Dans les années 1920, en URSS, la famine fait rage dans la région de la Volga. Le gouvernement soviétique met sur pied des convois d'évacuation pour sauver les enfants. C'est l'un de ces trains que l'officier de l'Armée rouge Deïev prend en charge, avec à son bord cinq cents enfants, qu'il doit acheminer de Kazan, la capitale du Tatarstan, jusqu'à Samarcande. Pour atteindre le Turkestan, terre d'abondance épargnée par la famine, il faut faire un long voyage de milliers de kilomètres à travers les forêts de la Volga, les steppes de l'Oural, puis les déserts d'Asie centrale.
Au cours de ce périple, Deïev et ses passagers rencontrent des femmes et des hommes qui les aident et les nourrissent - héros du quotidien, bandits ou fonctionnaires au double visage. Avec la commissaire Blanche et l'infirmier Boug, il tente de protéger les enfants de la faim, de la soif, de la peur et du choléra. Deïev devra faire face aux fantômes de son passé, aux crimes commis au nom du pouvoir soviétique, et à la cruauté de son pays, pour lequel la vie humaine a si peu de valeur. Par son courage et sa bonté, cet homme sauve des centaines de vies ; en s'élevant contre les crimes de l'État soviétique, il montre un chemin possible vers la rédemption.
Le début de l'ère soviétique, une famine impitoyable sur les rives de la Volga, un officier de l'armée rouge est chargé de convoyer 500 enfants vers des terres plus clémentes...
Gouzel Iakhina prouve une fois de plus ses merveilleux talents de conteuse dans un nouveau roman historique dont les images vous marqueront durablement la rétine.
Un grand plaisir de lecture !
Louis Georgiades - Les Nouveautés
Prix du roman FNAC Au grand jeu du destin, Mimo a tiré les mauvaises cartes. Né pauvre, il est confié en apprentissage à un sculpteur de pierre sans envergure. Mais il a du génie entre les mains. Toutes les fées ou presque se sont penchées sur Viola Orsini. Héritière d'une famille prestigieuse, elle a passé son enfance à l'ombre d'un palais génois. Mais elle a trop d'ambition pour se résigner à la place qu'on lui assigne.
Ces deux-là n'auraient jamais dû se rencontrer. Au premier regard, ils se reconnaissent et se jurent de ne jamais se quitter. Viola et Mimo ne peuvent ni vivre ensemble, ni rester longtemps loin de l'autre. Liés par une attraction indéfectible, ils traversent des années de fureur quand l'Italie bascule dans le fascisme. Mimo prend sa revanche sur le sort, mais à quoi bon la gloire s'il doit perdre Viola ?
Un roman plein de fougue et d'éclats, habité par la grâce et la beauté.
Pas facile de résumer la vie du sculpteur Mimo, artiste de génie...
Nous le suivons de ses 11 ans dans l'Italie de l'entre deux guerres et ce jusqu'à sa mort, oublié dans un couvent.
L'Art, l'Amour, la politique, la religion, le fracas du siècle, tout se mèle avec bio pour nous peindre une épopée artistique incroyable qui embrasse la grande Histoire ! Un vrai chef d'oeuvre...
Anne-Sophie - Les Guetteurs de Vent
Peut-on se quitter en s'aimant ? Peut-on s'aimer en se quittant ? Alice et Aurélien forment un jeune couple qui, comme tant de couples, ne trouve pas de réponses aux questions qu'il se pose. Une séparation dramatique les entraînera devant la justice des hommes. Mais le problème avec la justice des hommes est simple : trop souvent, elle n'est pas humaine.
Magnifique roman sur les maladresses, les malentendus et surtout l'incompréhension qui fragilisent et déconstruisent un couple qui devra compter sur une bienveillance retrouvée pour se rendre justice. Au nom de l'Amour !
Nathalie - Les Guetteurs de Vent
Un roman d'aventure magnétique et foisonnant. À la suite de ses personnages ballotés par l'Histoire et les éléments dans des décors grandioses, Yan Lespoux nous entraîne à la recherche de la lumière dans le tumulte du monde.
Quand les empires sombrent, quand les sociétés se délitent, des brèches se créent qui permettent de s'immiscer dans les interstices de l'Histoire.
1627, sur la route des Indes, dans la fureur d'une ville assiégée, dans le dédale des marais et des dunes battues par le vent, l'aventure est en marche et trois héros ordinaires verront leur destins réunis par une tempête dantesque...
Il y a Marie sur la côte landaise. Pour échapper aux autorités qui la recherchent, elle s'est réfugiée dans une communauté de pilleurs d'épaves sous la coupe d'un homme brutal. La jeune fille à peine sortie de l'adolescence refuse pourtant de baisser la tête.
Au Brésil, il y a Diogo, orphelin engagé dans la guérilla portugaise qui tente de reprendre Salvador de Bahia aux Hollandais.
Et à Goa, il y a Fernando, engagé de force dans l'armée portugaise, qui met tout en oeuvre pour échapper à sa condition.
1627... Inde, Brésil, Médoc...
Trois décors pour trois destinées exceptionnelles, trois odyssées faites de larmes et d'embruns, de fureur et de bassesses...
En nous plongeant avec maestria dans ce 17ème siècle des Lumières et des Ténèbres, Yan Lespoux signe sans nul doute LE Roman d'aventure historique qu'on attendait depuis fort longtemps !
2023 a son Dumas !
Nicolas - Les Guetteurs de Vent
À Paris, Houmam, Warda et Souleymane, trentenaires, partagent le même appartement depuis leurs années d'études. Les deux garçons gravitent autour de Warda, tempétueuse journaliste au sex-appeal ravageur. Alors que le pacifique Souleymane couche avec elle dès qu'elle l'y invite, Houmam, empêtré dans son désir d'écriture et une appartenance arabe embarrassante, se meurt d'amour pour la jeune femme, sans jamais oser l'avouer. Un reportage de Warda en Irak va briser l'équilibre du trio.
Sexe, identité et rock'n'roll, un cocktail détonnant pour ce roman où se percutent de Grandes Questions d'aujourd'hui, société patriarcale, droit des animaux, soif de vérité, qui suis-je, d'où viens-je, où vais-je... Difficile de passer à l'âge adulte.
Lydie - Les Nouveautés
Si les femmes subissent l'injonction à être de « vraies femmes », les hommes, eux, sont sommés de respecter les normes sociales de la virilité pour être validés par les autres mâles. Dès lors, la séduction hétéro serait-elle une affaire d'hommes ? Pour explorer ce paradoxe, Léane Alestra s'appuie sur la philosophie, l'histoire, la littérature, la sociologie et la théologie, interrogeant la contrainte à l'hétérosexualité et le dressage des genres auxquels les individus sont soumis.
De Maupassant en passant par Jésus, Dracula, Beigbeder ou Victor Hugo, ce livre passionnant et ébouriffant décortique les ficelles sociales guidant nos désirs, que l'on soit un homme ou non, sans se limiter au seul champ de la sexualité. En s'appuyant sur cinquante ans de recherche française et anglo-saxonne, il analyse les rapports que les hommes entretiennent aux hommes, et tente d'élucider ce qui se cache derrière l'homophobie masculine. Et si explorer ce tabou était un point de départ essentiel pour repenser notre société ?
« Avec un titre volontairement provocateur (surtout pour les mâles alphas de ce monde), Léane Alestra vient de publier un essai qui ne passe pas inaperçu aux éditions JC Lattès (dont on salue l'audace). C'est d'abord pour tenter de répondre à une question qui lui prenait littéralement la tête que l'auteure, aussi créatrice du podcast féministe Mécréantes, a choisi de consacrer une enquête sous forme d'essai pour tenter de repenser les identités masculines et leurs effets collatéraux sur nos sociétés. Sans parler du tabou de l'homosexualité masculine que Léane Alestra analyse habilement. » Urbania « Dans ce premier essai documenté au titre provocateur, la jeune autrice Léane Alestra explore les paradoxes de la masculinité, de la contrainte à l'hétérosexualité au tabou de l'homosexualité masculine, avec habileté. » France Inter « On apprend aux hommes hétéros à mépriser le féminin tout en cherchant à être en relation avec les femmes. Léane Alestra consacre son dernier livre Les hommes hétéros le sont-ils vraiment? à cette dissonance cognitive. » Les Inrocks
Les hommes hétéros sont sensés aimer les femmes mais se sont aussi eux qui les violentent et les méprisent.
Comment expliquer ce paradoxe ?
C'est la question qu'explore cet essai brillant d'érudition mais non moins accessible. Liant plusieurs disciplines et des décennies de recherches sur les questions de genre, culture populaire, classique et faits de société, Léane Alestra donne ici un nouveau souffle aux écrits féministes !
Louis
Louis Georgiades - Les Nouveautés
Dans l'espace francophone Marina Tsvetaeva (1892-1941) est surtout connue par sa prose mais elle se considérait avant tout comme une poétesse et elle le demeure pour le public russe.
Marina Tsvetaeva est indubitablement une des plus grandes voix poétiques du vingtième siècle, une poète de la joie, une "danseuse de l'âme" comme elle se définissait elle-même.
Ici, l'édition traduite et supervisée par Véronique Lossky, grande spécialiste de cette poétesse, nous permet enfin de (re)découvrir ses flamboyants poèmes de jeunesse.
Louis
Louis Georgiades - Les Nouveautés
J'ai quitté cette nuit d'août comme on sort d'un rêve, incapable de discerner le fantasme du réel. Dans ma voiture longeant la mer je ne savais plus la direction que j'empruntais. Les rencontres avec la mort m'étaient pourtant habituelles, mais cette nuit-là, mon trouble était tel que je n'étais plus vraiment légiste. Vers qui roulais-je ? Une femme, une aïeule, la mort elle-même ? Et Alma, où Alma avait-elle disparu ?
Un homme conduit dans la nuit. Médecin légiste sur Nice, il est persuadé que le corps qu’il va devoir autopsier est celle de la psychanalyste qui le suit… Un roman d’atmosphère qui relie deux destinées, deux voix entre elles et poussent à décrypter les émotions humaines. Peurs, angoisses et désirs passent au bistouri de la langue d’Aida Decharrière qui conserve au formol dès souvenirs puissants portés par deux voix se répondant dans la nuit. Un beau voyage chez Alma…
Lucie
Lucie Arcanger
Un soir d'été de 1946, Boris Vian parie avec son éditeur qu'il peut écrire un « best-seller américain » qui trompera les critiques. Ce sera J'irai cracher sur vos tombes, qui paraît sous le nom de Vernon Sullivan dans une « traduction » de Boris Vian. Le livre fait scandale.
Dans les caves de St-Germain, on s'interroge et Vian jubile. Hélas, en parallèle, la carrière d'écrivain de Boris ne décolle pas. L'Écume des jours est un échec alors que le public redemande du sulfureux, du Sullivan. Vian ne cache ni son amertume, ni sa fatigue.
Dans un jeu de miroirs, entre fiction et réalité, Dimitri Kantcheloff donne vie à un des minuscules drames intimes de l'histoire littéraire. Il offre à Boris Vian, écrivain dévoré vivant par son double, un hommage à sa mesure, élégant, virevoltant poignant.
Une fiction/non-fiction sur l'auteur "Vernon Sullivan" imaginé de toutes pièces par Boris Vian: une plongée dans la France de l'après Seconde Guerre Mondiale.
Christophe
Un grand-père meurt. Une petite-fille récupère son frigo et l'installe dans sa cuisine. La porte à peine ouverte, nous franchissons la frontière de la Pologne juive, et c'est un monde qui se découvre, un monde de foie de volaille, d'« ognonnes », de gefilte fish, la carpe farcie en yiddish.
La cuisine ashkénaze n'est peut-être pas la plus sexy, et le yiddish n'a pas toujours été une langue bien normée. Mais ce sont autant de saveurs et de couleurs, de mots et de sonorités, toute une culture et une histoire qu'Élise Goldberg nous restitue ici, dans ce premier livre aussi drôle qu'émouvant.
L'histoire familiale, dit la narratrice, est « un récit sans chair, dont ne subsisterait que la colonne, quelques arêtes » - une carpe, en quelque sorte, qu'il faut réussir à farcir si on veut l'aimer.
Ici, on savoure avec les yeux ce que la cuisine yiddish offre de mieux, souvenirs familiaux en accompagnement. Un premier roman facétieux, tendre et touchant qui prouve que la littérature et l'histoire s'écrivent avec le coeur et (un peu ) l'estomac.
Ana
Ana Torres
Le lendemain matin, je me suis levé. Je devais aller à l'école. Mais j'avais un truc qui me chatouillait au-dessus de la bouche. J'ai touché. Ca piquait un peu. Mais c'était doux aussi. Je suis allé dans la salle de bain. Je suis monté sur le rehausseur pour voir dans la glace. Et je me suis vu. Avec une moustache. J'ai souri. Je n'avais plus l'air de ce que j'étais. Je me suis dit : "Jean, ça te va bien." Rosalie Pierredoux, 8 ans, sent toute la tristesse du monde peser sur ses épaules. Un matin, sans prévenir, Jean Rochefort et sa moustache vont changer son regard.
Poétique, inventif, drôle, J'ai 8 ans et je m'appelle Jean Rochefort est le premier roman d'Adèle Fugère.
Et si une moustache pouvait changer votre vie?
Une enfant de 8 ans décide de devenir Jean Rochefort et quitte sa tristesse pour développer une répartie de feu au cours de situations de plus en plus rocambolesques… Divinement drôle!
Lucie
Lucie Arcanger
Le roman événement de la rentrée littéraire 2023 LE livre phénomène aux États-Unis : l'un des meilleurs livres de l'année selon (entre autres) The New York Times, The Washington Post, The Wall Street Journal, Publishers Weekly et BookPage Par un après-midi de décembre, Sam repère Sadie sur le quai du métro parmi la foule. Ils ne se sont pas parlé depuis plus de dix ans, mais jamais ils n'ont oublié leur première rencontre, à l'hôpital. Sam se remettait d'un accident, Sadie venait voir sa soeur malade, et ces deux enfants passionnés de jeux vidéo se sont mis à refaire le monde.
À présent étudiants, c'est un univers virtuel que les deux amis vont inventer et qui va les propulser au sommet : leur première création, Ichigo, est un blockbuster. Du jour au lendemain, ils deviennent des stars. Ils n'ont pas encore vingt-cinq ans et ils sont brillants, riches et célèbres. Mais le succès n'empêchera pas le piège de l'ambition et de la jalousie de se refermer sur eux...
Un roman éblouissant qui interroge les notions d'identité, d'échec, de seconde chance et par-dessus tout notre besoin désespéré d'aimer et d'être aimé.
Car oui, c'est une histoire d'amour, mais une comme celle-là, vous n'en avez jamais lu.
Traduit de l'anglais par Aurore Guitry ILS EN PARLENT Ce livre n'est pas destiné à ceux qui voient la vie à travers les écrans, mais à ceux qui la comprennent à travers la fiction. -; Glamour Gabrielle Zevin revient avec une exaltante épopée sur l'amitié, le deuil et la création... Un coup de maître. -;Publishers Weekly Un roman charmant et captivant. -; The New York Times Fascinant... La grande force de Zevin réside dans son talent naturel de conteuse. -; The Wall Street Journal Un véritable tour de force... Une émouvante démonstration du pouvoir combiné de la fiction et du jeu, qui entraîne tout lecteur curieux à l'époque pionnière de la vaste industrie du divertissement trop souvent méprisée par les rats de bibliothèque, avec la profondeur et la sensibilité d'un grand auteur de fiction. -; The Washington Post Un conte passionnant sur l'identité, les relations sociales, et l'amour dans tous ses états. -;PopSugar Un magnifique récit qui mêle roman d'apprentissage, histoire d'amour et roman social. -;Newsday Gabrielle Zevin construit une fascinante intrigue autour de l'étincelle créatrice et des sacrifices qu'exige la vie d'artiste. -;The Minneapolis Star Tribune Une lecture hautement recommandée.' -;Library Journal Ce roman explore les thèmes de l'identité, du handicap, du jeu et de l'amour à travers un imaginaire riche et inoubliable. -;She Reads L'univers que Zevin a créé est plein de nuances, vaste et, tout comme ceux imaginés par ses personnages, ludique. -; The Guardian Gabrielle Zevin signe une magnifique ode à la vie, d'une plume empreinte de sagesse et de vulnérabilité. -;Tayari Jones, autrice d'Un mariage américain Drôle, incisif, mélancolique et parfois bouleversant. Un roman coup-de-poing - dans le meilleur sens du terme. -;Nathan Hill, auteur des Fantômes du vieux pays
Il est difficile de résumer ce phénomène littéraire… Une histoire d’amour? De création? D’identité? Oui, mais ce roman, c’est aussi des heures que vous ne verrez pas passer, un film mental qui vous transporter, dès personnages que vous verrez évoluer et qui deviendront presque dès ami.e.s…
Ce livre vous prodiguera un pur moment de lecture inoubliable…
Lucie
Lucie Arcanger