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Juan José Saer
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Le chef d'oeuvre de l'un des écrivains argentins les plus importants du XXe siècle.
Peu de livres donnent au lecteur l'impression, dès les premières pages, d'être confronté à un chef d'oeuvre absolu.
L'Ancêtre, de Juan José Saer, appartient à cette catégorie.
" De ces rivages vides il m'est surtout resté l'abondance de ciel. Plus d'une fois je me suis senti infime sous ce bleu dilaté : nous étions, sur la plage jaune, comme des fourmis au centre d'un désert. Et si, maintenant que je suis un vieil homme, je passe mes jours dans les villes, c'est que la vie y est horizontale, que les villes cachent le ciel. "
Le roman est inspiré d'une histoire réelle. En 1515, un corps expéditionnaire de trois navires quitte l'Espagne en direction du Rio de la Plata, vaste estuaire à la conjonction des fleuves Parana et Uruguay. Mais, à peine débarqués à terre, le capitaine et les quelques hommes qui l'accompagnent sont massacrés par des Indiens. Un seul en réchappe, le mousse : fait prisonnier, accueilli dans la tribu de ses assaillants, il n'est rendu à son monde que dix ans plus tard, à l'occasion d'une autre expédition naviguant dans ces eaux. De ce fait historique Juan José tire une fable universelle qui interroge le sens des destinées humaines et le pouvoir du langage. Arrivé à la fin de sa vie, le mousse se souvient comment, soixante ans plus tôt, il a été amené pendant toutes ces années à partager l'existence d'une tribu d'hommes anthropophages au point de bouleverser sa vision du monde...
La première édition de ce livre a été menée par Flammarion en 1987. Cette nouvelle édition est postfacée par Alberto Manguel. La traduction, de Laure Bataillon a reçu en 1988 le prix de la meilleur traduction décernée par la Maison des Écrivains et des Traducteurs (MEET). Après la mort de la traductrice, il fut décidé que le prix porterait dorénavant son nom. -
L'intensité d'un western, le rire de
Vol au-dessus d'un nid de coucou.
" Juan José Saer doit être ajouté à la liste des plus grands auteurs sud-américains. "
Le Monde
Argentine, 1804 : le docteur Weiss, adepte de la nouvelle psychiatrie, fonde une maison de santé pour malades mentaux. Son disciple, Real, reçoit une mission impossible : convoyer de Santa Fe à Buenos Aires une caravane de fous. S'y retrouvent deux frères atteints de délire linguistique, une nonne nymphomane, un dandy maniaque, un Indien au goût prononcé pour le violon et le massacre des blancs, deux soldats, trois prostituées...
Mais la pampa est immense, vide, insupportable. La civilisation semble de plus en plus lointaine, la frontière entre folie et normalité de plus en plus floue... -
"Il est des auteurs que la grâce accompagne à chacun de leur livre" franck Bouysse
Lauréat du Prix Nadal (l'équivalent espagnol du prix Goncourt)
L'Occasion est un western psychologique, une plongée vertigineuse dans la jalousie d'un homme qui, blessé dans son orgueil, se perd dans l'immensité de la pampa argentine.
Dans les années 1850, Bianco a connu les délices de la gloire grâce à ses facultés de télépathie et de distorsion des objets. Mais une représentation chaotique réduit de manière brutale et définitive son triomphe naissant. Hanté par son humiliation, Bianco s'exile en Argentine, où il tente de combler le trou noir qui l'habite avec des titres de propriété, du bétail et une épouse.
Réfugié dans les confins de la pampa, dans un paysage désertique à la monotonie silencieuse, Bianco porte désormais sur le monde un regard inquiet et s'égare dans la spirale de ses pensées fiévreuses. Un soir qu'il rentre chez lui, il découvre le visage de Gina animé par une expression d'intense plaisir tandis qu'elle tire une bouffée de son cigare et que, assis en face d'elle, Garay Lopez, son ami, la contemple avec un sourire. De cette vision, Bianco fera une obsession, et ce qui n'était qu'un simple doute se transformera bientôt en une certitude écrasante : Gina lui est infidèle.
L'Occasion, deuxième roman historique de Juan José Saer après
L'Ancêtre, est une plongée dans les méandres d'un esprit blessé. Avec une écriture à la fois ciselée et lyrique, l'auteur déploie une véritable poétique du doute et de la jalousie, la chute d'un homme qui se perd dans une obsession vaine et tragique.
L'Occasion a reçu, à sa publication en Argentine, le prestigieux prix Nadal, équivalent du prix Goncourt. -
Glose, l'un des plus grands romans du célèbre écrivain argentin Juan José Saer, est un classique de la littérature mondiale.
« Un matin de printemps, deux amis, L'Adolescent et le Mathématicien marchent dans la rue ; le premier raconte au second une soirée d'anniversaire, à laquelle aucun des deux n'a assisté, mais dont le récit lui a été fait par un invité rencontré la veille. Au cours de la promenade, ils croisent une autre connaissance, Le Journaliste, qui donne sa propre version des faits.
De ce prétexte extrêmement simple, l'Argentin Juan José Saer tire (1937-2005) la plus fascinante des narrations. Et une mise en doute généralisée de tout ce que nous croyons vivre et percevoir. Expérience unique : le lecteur voit le roman s'inventer librement sous ses yeux, comme s'il l'écrivait lui-même. Il voit la conscience des personnages hésiter et leur mémoire se leurrer, comme s'il s'agissait des siennes, tandis que s'accumulent, touche après touche, non-dits, angoisses et illusions mises à mal. Ce roman inclassable, formidablement construit, m'en a davantage appris sur ce que nous sommes que vingt volumes de philosophie.
C'est un livre que j'essaye de faire lire à tout le monde. Tous ceux qui ont suivi mon conseil sont sortis de cette lecture aussi euphoriques que moi. Et incrédules : comment expliquer que Glose, ce roman parfait [...] ne soit pas déjà un classique ? » Jean-Hubert Gaillot, auteur de la postface.
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L'Enquête, c'est le roman policier de Juan José Saer. Un « polar parisien aussi sophistiqué que captivant ».
« Juan José Saer est un écrivain intelligent, voire même cérébral, qui reste un jouisseur et ne perd jamais de vue que conter est d'abord une façon de divertir ses semblables.
Il n'est peut-être jamais parvenu aussi brillamment à la synthèse qu'il ambitionne sans cesse que dans L'Enquête. Lui qui adore se livrer à des parodies de toutes sortes, s'attaque cette fois à une forme qu'en tant qu'admirateur de Conan Doyle il apprécie particulièrement : celle du roman policier. Pour la première fois, il situe l'essentiel de l'action à Paris, plus précisément dans le XIe arrondissement, et le centre sur les sinistres méfaits d'un meurtrier en série de vieilles dames. Il est visiblement parti d'un fait divers qui défraya la chronique il y a quelques années et inspira même un film, mais s'en sert surtout pour lui conférer sa dimension psychanalytique autant que mythologique. » (Jacques De Decker, Le Soir)
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« Chacun essaie d'entrer sans succès, comme dans un rêve, dans son propre fleuve. » Celui de Juan José Saer, qui occupe toute son oeuvre, et ce livre plus particulièrement, est le Río de la Plata. Le Fleuve sans rives, seul texte de commande que Saer ait accepté d'un éditeur, n'est ni un roman, ni un essai historique, ni un récit de voyage. Mise en abyme de la création et quête impossible de l'identité, ce texte « hybride sans genre défini » comme il le présente lui-même, est à mi-chemin entre le Méditerranée de Braudel et le Danube de Claudio Magris. Il est à l'image du sous-titre du livre, amputé lors de sa première édition (Julliard, 1991) et que nous souhaitions rétablir : un Traité imaginaire.
À travers quatre chapitres (« Été », « Automne », « Hiver », « Printemps »), Saer cherche à retrouver, entre ses souvenirs personnels et l'érudition qui le caractérise, entre son exigence narrative qui fait son génie et le discours scientifique, ce qu'est et ce que fut la région du Río de la Plata, son histoire, sa culture, sa civilisation. Saer, exilé en France depuis 1968, revient sur ses terres et en dresse un portrait qui ne manque pas d'être satirique, spirituel, onirique. De la création de Buenos Aires et de la grande découverte de l'altérité à partir du XVIe siècle jusqu'à la dictature argentine, l'exil et le paysage postindustriel contemporains, deux figures sont ici célébrées : le Río de la Plata et la littérature comme rapport au monde.
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Contrairement à l'idée reçue, don quichotte n'est pas une épopée.
Et c'est précisément en cela qu'il nous est proche. le cid, par exemple, voué à la reconquête, progresse à chaque page alors que l'anti-héros de cervantes est contraint à la répétition du même. aucune aventure ne le fait avancer. le seul événement qui transforme vraiment sa destinée, c'est sa mort. a l'échec perpétuel de ses entreprises, il n'oppose aucun démenti qui pourrait remettre en cause son idéal.
La réalité ne l'entame pas. il poursuit inlassablement sa course à l'échec. c'est le premier héros kafkaïen. or, paradoxalement, cette immobilité en mouvement devient une forme de réussite. il veut changer le monde et n'y parvient pas mais, ce faisant, c'est le destin du roman qu'il change - donc la représentation du monde.
à travers sa démonstration pleine de virtuosité, juan josé saer arrive à nous convaincre que, contre les héros épiques, c'est l'éternel perdant qui a gagné.
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Grande fugue est le roman posthume du grand écrivain argentin Juan José Saer, décédé en juin 2005. Roman que la mort a laissé inachevé puisque sur les sept jours qui composent le livre, il manque le dernier, le lundi, dont il n'y a qu'une seule phrase. Le roman met en scène les mêmes lieux que dans les livres précédents (la ville argentine de Santa Fe), et certains des personnages qui les ont peuplés auxquels vient s'ajouter la nouvelle génération. Parti du jour au lendemain de Santa Fe, Gutierrez revient dans la ville de sa jeunesse après trente ans passés en Europe sans avoir donné de nouvelles. Il s'achète une maison et fait la connaissance de Nula, philosophe amateur et marchand de vin, de 30 ans son cadet. Entre eux deux, une amitié se noue au cours d'une promenade pluvieuse, un mardi. Chacun à sa manière cherche à revisiter le passé ; Gutierrez voudrait retrouver le monde de sa jeunesse, Nula cherche à comprendre un épisode trouble et opaque qui a eu lieu cinq ans auparavant et auquel est mêlée Lucia, la fille de Gutierrez. À côté d'eux et participant de leurs rencontres, Gabriela et Soldi font des recherches sur un mouvement littéraire provincial, le Précisionnisme, qui a marqué les esprits entre 1950 et 1970. Gutierrez est pour eux un témoin essentiel, ainsi que les anciens personnages du monde saerien : Tomatis, Clara et Marcos Rosemberg, Sergio Escalante, entre autres. Du mardi au dimanche, entre la rencontre de Gutierrez et de Nula et le grand déjeuner qui réunit les personnages, tous vont pratiquer l'art de la conversation et revisiter le passé. Amours secrètes, épisodes érotiques, morts tragiques, fraudes, compromissions, vie de bohème des années soixante, donnent lieu à des récits aux variations multiples, selon celui qui les raconte. En six jours, sur un petit morceau de terre argentine, c'est tout un univers qui s'étend et vit intensément entre passé et présent, sur plusieurs années, à travers de multiples personnages dont les aventures, les anecdotes et les réflexions profondes nourrissent l'extraordinaire monde littéraire de Juan José Saer.
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Ces 21 récits qui mêlent fiction et réflexion, réalité et lyrisme, sont une multiplication d'espaces et d'événements déconcertants. Ils se déroulent à Vienne, à Paris, en Argentine, sur la Costa Brava, au Caire, à Madrid, aux deux extrémités d'une ligne de téléphone. Ils mettent en scène des personnages insolites : un vieux juif athée et matérialiste, un astronaute blasé, deux balayeurs des rues africains discutant place Vendôme, le fantôme d'Hélène sur les murailles de Troie, un Sherlock Holmes ayant survécu jusqu'au milieu du XXe siècle, et bien sûr les figures qui traversent toute l'oeuvre de Saer, Tomatis, Pigeon Garay, Barco. Le lieu est ici l'univers unique et mystérieux dans lequel nous vivons, en même temps que l'espace imaginaire, variable à l'infini, grâce auquel chacun de nous construit sa propre représentation du monde.
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C'est une comédie que nous donne ici juan josé saer, dans une superbe alternance de tons, de styles et de cadences.
Une comédie qui se déroule entre dix et onze heures, un matin de printemps, sur un boulevard oú deux jeunes gens se rencontrent et font ensemble un bout de chemin. l'un, le mathématicien, raconte à l'autre, l'adolescent, une fête d'anniversaire oú ils n'ont pu aller, mais dont il tient le récit d'un copain rencontré la veille. en route, ils trouvent un troisième ami, le journaliste, qui leur donnera une autre version des événements.
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Au cours de deux journées et deux nuits, dans des lieux identiques, Rey et Pancho vivent les variations d'une même histoire, entre deux femmes qu'ils ne se décident pas à quitter, avec leurs amis, Tomatis, Leto et Barco, qu'ils retrouvent au café pour refaire le monde et la littérature.
Rey, écrivain approchant de la maturité et ayant publié quelques livres, a perdu toute illusion dans la transcendance de l'oeuvre littéraire, et Pancho, professeur de lettres, est un jeune homme torturé par l'insomnie et son incapacité d'aimer. Les journées de Rey et celles de Pancho s'achèvent en une scène finale, une fête d'anniversaire où sont conviés tous les personnages et où Rey et Pancho devront prendre des décisions.
Toute l'oeuvre de Juan José Saer est déjà en place dans ce magistral roman de jeunesse. II est le livre premier, la source d'où jaillissent tous les lieux saeriens - territoire, ville, fleuve, café - et la constellation de personnages qui vieilliront en même temps que l'auteur, jusqu'au dernier roman, Grande Fugue.
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Grands paradis (les) - - traduit de l'espagnol (argentine)
Juan José Saer
- Flammarion
- 19 Novembre 1992
- 9782080643049
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Quarante-huit heures en compagnie de Carlos Tomatis, qui a été journaliste avant de sombrer dans une sévère dépression suite à la mort de sa mère.
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Regroupe deux recueils de nouvelles. Le titre fait référence à un lieu physique bien précis, celui de l'enfance de l'auteur, au nord de l'Argentine
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Luis fiore, ouvrier métallurgiste, assassine sa femme un premier mai, au retour d'une journée à la campagne.
Un événement qui relie quatre histoires racontées par les quatre personnages de ce roman : angel, un adolescent livré à lui-même, à la débrouillardise et à la passion de la lecture ; un joueur qui perd son héritage, sa maison et jusqu'aux économies de sa bonne tout en écrivant des essais ; un juge obsédé par les gorilles, les trajets en voiture et sa traduction méticuleuse du portrait de dorian gray ; et fiore, l'assassin du premier mai.
Chacune de ces histoires est un fragment de temps, plusieurs mois, une seule journée, oú les autres récits se faufilent, dessinant un paysage littéraire à variations multiples, un univers raconté de quatre points de vue différents qui a pour centre un meurtre et pour décor une ville argentine battue par la pluie.
Publié en 1969, cicatrices a marqué un tournant dans les lettres argentines et est devenu un texte fondamental de la littérature contemporaine.