Des Derniers jours de Pompéi publiés par Bulwer-Lytton en 1834 aux bandes dessinées (Muréna), séries télévisées (Rome) ou jeux vidéo (Assasin's Creed: Odyssey), sans oublier l'art et l'architecture, la littérature et le droit, la philosophie et la morale, la politique ou les noms donnés aux étoiles, l'Antiquité ne cesse de nous parler. Explorer les formes de réception de l'Antiquité consiste à analyser les mille et une manières de réinvestir le passé grec, romain, mais aussi égyptien ou phénicien, dans un va-etvient entre Antiquité(s) et présents multiples. À travers un florilège large et varié d'entrées, ce livre illustre la richesse des perspectives ouvertes par les études de réception, à la croisée des époques, des espaces et des disciplines.
Loin d'ériger l'Antiquité en indépassable modèle, il s'agit au contraire de proposer une approche vivante et critique d'une Antiquité dynamique.
La cité aux mille secrets.
Derrière ses murs pourpres, la Cité interdite de Pékin renferme bien des secrets. Et pour cause, inaccessible au public - d'où son nom -, cet inestimable palais médiéval, de dix fois la taille de Versailles, fut la résidence des vingt-cinq empereurs des dernières dynasties chinoises, Ming (1368-1644) et Qing (1644-1912). Leur famille et leur cour ne sortant qu'en de très rares occasions de cette « ville dans la ville », toutes les décisions politiques et administratives étaient prises en son sein, alimentant l'aura d'un lieu mystérieux à l'écart du monde terrestre. S'appuyant sur une historiographie récente, notamment hongkongaise, Bernard Brizay, spécialiste de l'histoire de la Chine, nous plonge au coeur de la cité-étoile, représentation symbolique du pouvoir absolu de ces illustres occupants. Plus qu'un récit des souverains et de leur exercice du pouvoir, c'est toute la vie quotidienne de cour, ses intrigues tortueuses, ses multiples complots, ses rituels, ses tacites hiérarchies internes, son cérémonial ambivalent, qui est mis en lumière. Un intérêt particulier est pour la première fois accordé aux eunuques, pièces maîtresses de la bureaucratie impériale qui assurent à la fois le rôle de conseillers, d'hommes de confiance auprès des souveraines et concubines, et de maîtres espions. Dans ce récit enlevé et sulfureux, l'auteur fait revivre depuis sa construction la glorieuse et tragique histoire de ce monument emblématique du pouvoir impérial chinois.
On ne compte plus les livres sur la nuit. La nuit est romantique, mystérieuse, elle est propice aux fantasmes, aux réflexions. Le soleil, en revanche, semble être l'astre délaissé de la pensée, presque banal à force d'être toujours là. Le soleil se montre, par définition, en plein jour, il n'a rien à cacher. S'il est honoré par la poésie ou la littérature, il est rare qu'on parle du soleil pour lui-même, qu'on cherche véritablement à savoir ce qu'il est, ce qu'on en a pensé, ce qu'il nous dit de nous. Bref, « le soleil ni la mort ne se peuvent regarder fixement » (La Rochefoucauld). Pour le voir, il faut une lunette, donc un intermédiaire.
Pourtant, le soleil a profondément modelé les manières de penser de toutes les civilisations, de tous les peuples. Des croyances des Incas aux astronomes modernes, des éclipses antiques à la fusion nucléaire, de l'Ecclésiaste à Zarathoustra, des haruspices romains aux collapsologues contemporains, le soleil a connu une infinité d'interprétations, et n'a jamais signifié la même chose. De quoi nos représentations du soleil sont-elles le miroir ? Que disent de nous, à travers les âges et les pensées, nos façons de regarder, d'étudier ou de vénérer le soleil ? Au fond, avec le soleil, ce sont des représentations de la nature et de l'homme qui se font jour. Pour nous qui voyons notre existence commune menacée par le désordre climatique, quelles leçons peut-on tirer de cette archéologie ?
Des pharaons, des pyramides, des scribes, des momies... Notre imaginaire est rempli de représentations de l'Égypte ancienne. Mais ces images reflètent-elles vraiment la réalité ? À quoi ressemblait la vie quotidienne des Égyptiens vers 1400 av. J.-C. ?
Grâce à ce livre basé sur les découvertes archéologiques les plus récentes, plongez dans le quotidien des Égyptiens de la vingt-sixième année du règne d'Amenhotep II, mois après mois. Faites la connaissance de Baki, le fermier grognon ; de Dagi, l'apprenti scribe ; d'Amenemopet, le vizir ; vivez les derniers instants d'un pharaon et l'ascension au pouvoir d'un autre.
Comme dans un roman, partagez les joies, les peines, les moments phares de la vie de ces personnages - réels ou fictifs - issus de toutes les couches de la société égyptienne.
Prêts pour un voyage dans le temps ?
Klara est une AA, une Amie Artificielle, un robot de pointe ultraperformant créé spécialement pour tenir compagnie aux enfants et aux adolescents. Klara est dotée d'un extraordinaire talent d'observation, et derrière la vitrine du magasin où elle se trouve, elle profite des rayons bienfaisants du Soleil et étudie le comportement des passants, ceux qui s'attardent pour jeter un coup d'oeil depuis la rue ou qui poursuivent leur chemin sans s'arrêter. Elle nourrit l'espoir qu'un jour quelqu'un entre et vienne la choisir. Lorsque l'occasion se présente enfin, Klara est toutefois mise en garde : mieux vaut ne pas accorder trop de crédit aux promesses des humains...Après l'obtention du prix Nobel de littérature, Kazuo Ishiguro nous offre un nouveau chef-d'oeuvre qui met en scène avec virtuosité la façon dont nous apprenons à aimer. Ce roman, qui nous parle d'amitié, d'éthique, d'altruisme et de ce qu'être humain signifie, pose une question à l'évidence troublante : à quel point sommes-nous irremplaçables ?
Attaquer la terre et le soleil narre le destin d'une poignée de colons et de soldats pris dans l'enfer oublié de la colonisation algérienne, au dix-neuvième siècle. Et en un bref roman, c'est toute l'expérience d'un écrivain qui subitement se cristallise et bouleverse, une voix hantée par Faulkner qui se donne.
Depuis plus de vingt ans, Mathieu Belezi construit une oeuvre romanesque d'une cohérence étonnante, à la phrase ciselée. La musicalité qui frappe dès les premières lignes d'Attaquer la terre et le soleil fait écho à Le Petit Roi, son premier roman publié en 1998 aux éditions Phébus. Quant à son thème, il renvoie évidemment à sa grande trilogie algérienne, publiée successivement aux éditions Albin Michel (C'était notre terre, 2008) et Flammarion (Les vieux Fous, 2011 ; Un faux pas dans la vie d'Emma Picard, 2015). Est-ce la constance de ce parcours qui explique la fulgurance de ce nouveau roman ? Écrit en quelques mois, Attaquer la terre et le soleil dit en tout cas avec une beauté tragique, à travers les voix d'une femme et d'un soldat, la folie, l'enfer, que fut cette colonisation.
" Le lecteur compulse, compare, vérifie. Impossible de se fier au livre qu'il a entre les mains, car manifestement il n'en dit pas assez, faisant d'ailleurs référence à d'autres, qu'il faut localiser, se procurer, ouvrir puis comprendre. Voici qu'il en trouve un, qui était à vrai dire la source du précédent. Il le lit dans une langue qui n'est pas la sienne et qu'il maîtrise mal (...) Mais il faut avancer, coûte que coûte, quels que soient les désagréments, l'inconfort, les dangers qui sommeillent derrière la paroi vert sombre de la rive et que le bruit des pagaies dans l'eau ou celui des pages qu'on tourne peuvent réveiller à tout instant. " Plongé dans les écrits de ces poètes, géographes et anthropologues, ce livre ouvre une voie pour nous y perdre : se succèdent biographies d'aventuriers et autochtones, survols de cartes et archives, chroniques zoologiques en terrain hostile et d'autres. Orinoco n'est ni un roman, ni un récit de voyage. Il traite moins de la source du fleuve que de celle des livres qui ont conté le fleuve - et en ont fait une métaphore inépuisable. Ici, c'est la langue qui est interrogée et la littérature qui se retrouve bousculée dans ses prétentions.
Voici l'histoire de quatre expériences carcérales. Quatre femmes arrêtées, incarcérées, jugées, condamnées à mort puis guillotinées. Marie-Antoinette, reine de France déchue. Madame Roland, une plume brillante, femme de ministre et égérie politique. Olympe de Gouges, dramaturge et femme de lettres. Madame du Barry, la dernière favorite de Louis XV, donc de l'Ancien Régime. Quatre femmes qui représentent, chacune dans un registre différent, ce que la Révolution déteste. Et, en premier lieu, des femmes physiquement présentes dans l'espace public.
Ce livre n'est pas un ouvrage de plus sur la Terreur. Au fil des pages, il tente d'approcher au plus près, quasi sur le vif, d'une humanité mise à nu. Celle de femmes privées de leur liberté, confrontées à des conditions carcérales particulièrement drastiques, qui, depuis leurs prisons, n'ont pas d'autre perspective que la guillotine. Des femmes jugées de façon inique et condamnées à une mort juridique, qui vont devoir affronter seules une foule malveillante, l'échafaud et la mort.
La Légende des Soleils et l' Histoire du Mexique sont tous deux traduits à partir de manuscrits rédigés par les Aztèques au lendemain de la conquête du Mexique. Ils racontent comment les dieux ont mis en ordre l'univers, séparant le ciel et la terre, faisant croître les premières plantes et éclore les fleurs originelles. Autour de Quetzalcoatl, le fameux « Serpent à plumes », ils mènent une lutte acharnée contre la corruption des choses. Nimbés d'une poignante poésie jaillie de l'angoisse face à la force dévorante du temps, ces récits dévoilent une pensée et un imaginaire complexes, nés d'une expérience singulière de la vie.
Texte fondateur, La Légende des Soleils n'avait encore jamais été traduite en français.
À la fin des années 50, dans la région de l'Aurès en Algérie, Naja élève seule ses trois filles depuis que son mari Saïd a été recruté pour travailler en France. Quelques années plus tard, devenu ouvrier spécialisé, il parvient à faire venir sa famille en région parisienne. Naja tombe enceinte, mais leurs conditions de vie ne permettent pas au couple d'envisager de garder l'enfant...Avec ce second roman, Lilia Hassaine aborde la question de l'intégration des populations algériennes dans la société française entre le début des années 60 et la fin des années 80. De l'âge d'or des cités HLM à leur abandon progressif, c'est une période charnière qu'elle dépeint d'un trait. Une histoire intense, portée par des personnages féminins flamboyants.