L'un de plus grands photographes de mode du 20e siècle ; fort de son expérience dadaïste, Erwin Blumenfeld a mené une approche singulière et audacieuse, radicale et pionnière de la photographie de mode. Le style moderniste d'Erwin Blumenfeld, à la jonction de la mode et de l'art, a radicalement transformé la photographie de mode depuis presque cent ans. Pourtant, éprouvé par la sombre histoire européenne du début du XXe siècle, Erwin Blumenfeld n'investit véritablement la photographie qu'à partir de l'âge de quarante ans. Des portraits réalisés dans son arrière-boutique aux couvertures des plus grands magazines de mode en passant par ses photomontages dada, son parcours atypique, fait d'incessantes expérimentations techniques, produit des images avant-gardistes et remarquablement actuelles.
« Il me fallait en finir au plus vite avec cette décennie de violence, qui avait débuté avec la perte de Gilles [Caron] et qui s'était poursuivie, en avril 1975, avec la mort de Michel Laurent au Vietnam. Le prochain sur la liste, j'en étais persuadé, c'était moi. Continuer à faire des photos de guerre, à mes risques et périls, n'avait plus de sens. À l'époque, le fossé était énorme entre les photo-reporters et les photographes français humanistes. Entre les deux, il n'existait strictement rien et je me demandais s'il n'y avait pas une voie médiane à prendre. » R. D.
Il y a quelques années j'ai essayé de faire une photo, une seule photo, quelque chose comme un portrait, un autoportrait peut-être, mais sans moi et sans personne, seulement une présence, entière et nue, douloureuse et simple, sans arrière-plan et presque sans lumière.
«La photo en noir et blanc d'une petite fille en maillot de bain foncé, sur une plage de galets. En fond, des falaises. Elle est assise sur un rocher plat, ses jambes robustes étendues bien droites devant elle, les bras en appui sur le rocher, les yeux fermés, la tête légèrement penchée, souriant. Une épaisse natte brune ramenée par-devant, l'autre laissée dans le dos. Tout révèle le désir de poser comme les stars dans Cinémonde ou la publicité d'Ambre Solaire, d'échapper à son corps humiliant et sans importance de petite fille. Les cuisses, plus claires, ainsi que le haut des bras, dessinent la forme d'une robe et indiquent le caractère exceptionnel, pour cette enfant, d'un séjour ou d'une sortie à la mer. La plage est déserte. Au dos:août 1949, Sotteville-sur-Mer.» Au travers de photos et de souvenirs laissés par les événements, les mots et les choses, Annie Ernaux donne à ressentir le passage des années, de l'après-guerre à aujourd'hui. En même temps, elle inscrit l'existence dans une forme nouvelle d'autobiographie, impersonnelle et collective.
La collection 36 vues invite un photographe à raconter, avec ses mots, l'histoire de trente-six de ses images.
On ne présente plus Bernard Plossu.
De Mexico City à La Ciotat, en passant par Delhi, cet infatigable voyageur traque la poésie depuis plus de cinquante ans. Toujours entre deux trains, l'homme au Nikkormat s'est laissé convaincre de raconter l'histoire de trente-six de ses images. Certaines ont fait comme lui le tour du monde, d'autres sont montrées ici pour la première fois.
Vous allez voir, personne ne raconte Plossu comme Plossu !
A la mort de sa cousine sur la route du Pacifique, au Mexique, un homme hérite d'une valise. Il découvre qu'elle contient des milliers de négatifs des photos de la guerre d'Espagne prises par Capa, Taro et Chim. Et se retrouve dans l'embarras. Faut-il par loyauté se taire et s'en faire le nouveau gardien ? Ou en dévoiler l'existence ? Pour en décider, il remonte la piste des propriétaires successifs de la valise et reconstitue, près de soixante-dix ans après, la longue nuit pendant laquelle l'héroïsme, la discrétion, l'audace de quelques hommes et femmes ont sauvé ces précieux clichés.
A lui, désormais, d'en imprimer le nouveau destin.
Devenue une référence dans l'histoire du livre de photographie, la collection Photo Poche poursuit son travail de dévoilement des grands noms, courants et écoles de l'histoire de la photographie. Première collection de livres de photographie au format de poche, elle propose des ouvrages soigneusement imprimés, maniables par leur format, accessibles par leur prix, à tous ceux que passionne un moyen d'expression dont on reconnaît aujourd'hui l'importance. Ses différentes déclinaisons (histoire, société...) couvrent tous les champs de la photographie et constituent une iconographie d'une exceptionnelle richesse et diversité.
En cent quarante-quatre pages et soixante-quatre photographies reproduites en couleur et duotone, Photo Poche donne à voir l'essentiel d'une oeuvre de Nadar à Henri Cartier-Bresson, des pictorialistes aux grands noms du photoreportage. Les monographies des grands maîtres du médium alternent avec les sujets thématiques essentiels qui de La Nature morte au Nu déploient les différentes approches d'une esthétique du XIXe siècle à nos jours. Chaque titre est préfacé de manière didactique par un spécialiste du sujet abordé et enrichi de notices biographiques et bibliographiques régulièrement remises à jour.
L'aventure MAGNUM Photos vous emmène aux quatre coins du monde.
L'agence Magnum Photos a été créée en 1947, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, alors que le photojournalisme était en plein essor. Ses quatre fondateurs ne sont autres que Henri Cartier-Bresson, Robert Capa, George Rodger et David Seymour qui, conscients de la force du médium photographique pour rendre compte des événements mondiaux, ont voulu permettre aux photographes de garder un contrôle total sur les droits de leurs photos. Plongez avec nous dans l'aventure Magnum Photos qui vous emmènera aux quatre coins du monde, et vivez l'expérience à travers l'objectif des plus grands photojournalistes du XXe siècle ! "Magnum est une communauté de pensée, une qualité humaine en partage, une curiosité de ce qui se passe dans le monde, un respect de ce qui s'y passe et le désir de le transcrire visuellement". Henri Cartier-Bresson, cofondateur de l'agence Magnum Photos.
« Raconter Vivian Maier, c'est raconter la vie d'une invisible, d'une effacée. Une photographe de génie qui n'a pas vu la plupart de ses propres photos. » Disparue dans la solitude et l'anonymat, Vivian Maier, Américaine d'origine française, a arpenté inlassablement les rues de New York et de Chicago pour photographier, avec une profonde sensibilité, les plus démunis, les marginaux, ceux qui, comme elle, ont été oubliés par le rêve américain.
Dix ans après sa mort, Gaëlle Josse nous livre le roman d'une vie, un portrait d'une rare empathie, d'une rare acuité sur ce destin troublant, hors norme, dont la gloire est désormais aussi éclatante que sa vie fut obscure.
Dix victimes de violences policières survenues lors d'opérations de « maintien de l'ordre », dix femmes et hommes qui participaient à des manifestations pour revendiquer de meilleures conditions de vie et de travail, pour alerter sur le réchauffement climatique ou tout simplement réunis aux abords d'un stade de foot ou pour participer à la fête de la Musique.
En 1955, Robert Frank traverse les États-Unis. Un cow-boy, un homme tatoué faisant sa sieste sur l'herbe d'un parc, la souffrance d'une femme qui vient d'enterrer un proche, un cireur de chaussures, une route, des femmes qui trinquent ; seules quatre-vingt-quatre de ses images furent publiées, en 1958, dans l'indifférence.
Ce livre est depuis devenu un classique de la photographie. Jugé triste, pervers, voire subversif par la presse américaine d'alors, son importance n'a pourtant cessé de croître au fil des années. Les photographes, les critiques et le grand public ont salué en Robert Frank un véritable novateur.
Ce livre n'a rien d'un reportage. Il ne raconte pas le périple d'un homme à travers les États-Unis mais rassemble une suite de notes prises sur le vif, par un écorché vif.
Réédition - avec le texte de Jack Kerouac publié dans la première version américaine du livre.