« Je n'avais qu'un seul désir, pratiquement irréalisable, complètement déraisonnable, utopique : être écrivain. » Michel Ragon le deviendra, auteur d'oeuvres aussi remarquables que La Mémoire des vaincus ou Les Mouchoirs rouges de Cholet. Pourtant, rien ne le prédestinait à une telle vie, lui, le pupille de la nation élevé en Vendée dans un milieu social extrêmement modeste, obligé d'exercer mille métiers avant de pouvoir vivre de sa plume. Rien, ou peut-être le principal : une rage de lire. Car lire c'est réfléchir, et réfléchir, c'est s'emplir la tête d'idées pas comme il faut ; et c'est forcément se mettre en porte-à-faux avec de plus forts que soi. De plus fortunés. De plus féroces, de plus hargneux. Et à ce jeu, la mère du petit Michel lui dit qu'on ne gagne jamais. Pourtant, lui triomphera. Thierry Maricourt nous raconte, avec tendresse et passion, la jeunesse de Michel Ragon, dont il a été très proche, de Fontenay-le-Comte à Paris en passant par Nantes, de la chorale de l'église aux milieux artistiques, littéraires et anarchistes. Voici un sublime hommage aux grands oubliés de beaucoup d'histoires du livre : les lecteurs.
Classe : historiquement, le mot est fort, associé à une remise en cause radicale de l'ordre social ; aujourd'hui, il est affaibli et ne cristallise plus les oppositions politiques, alors que les inégalités de conditions de vie et de travail sont toujours présentes. Il s'agit ici de redonner son tranchant à la classe sociale comme concept et instrument politique d'émancipation.
Pour point de départ, il y a un paradoxe : le mot classe se trouve affaibli aujourd'hui, alors même que la domination capitaliste se radicalise depuis quarante ans. Le sens associé au concept s'est en effet transformé ; le pluriel (classes populaires, classes supérieures ou classes dominantes) a remplacé le singulier de la classe ouvrière et de la bourgeoisie pour désigner les classes et, chez les chercheurs en sciences sociales, l'accent est mis sur la pluralité des conditions socio-économiques et des rapports à la culture et à la politique davantage que sur les formes d'unité. Dit autrement, la classe ouvrière ne constitue plus le sujet historique des transformations sociales dans le discours et l'organisation des forces de gauche.
Pour comprendre le paradoxe, il est nécessaire de faire évoluer la définition du mot en lien avec les transformations du capitalisme. L'affaiblissement de la classe est alors à mettre en relation avec la fin d'une configuration historique spécifique : les nouvelles formes de capitalisme qui se sont développées depuis les années 1970 nécessitent de repenser le concept de classe en tant qu'elles fabriquent un type de rapport d'exploitation mais aussi de marchandisation de la monnaie, du travail et de la nature. Ces transformations ne sont pas uniquement économiques, elles se jouent aussi dans les formes de sociabilités, de solidarités et de culture dans lesquelles se forment et se reforment les classes sociales. Ces recompositions sociologiques impliquent dès lors de rompre avec la vision d'une classe ouvrière synonyme de prolétariat industriel pour en redéfinir les contours.
Redonner sa force au mot classe implique également de ne pas en faire un isolat et une chose statique, qui nierait d'autres formes de dominations telles que le genre et la race. Autrement dit, les inégalités de genre, de race ou d'origine migratoire ont une base matérielle dans le capitalisme contemporain qu'il s'agit de prendre au sérieux. La configuration contemporaine invite ainsi à réinventer le processus d'affirmation du mot de classe, en y articulant positivement dans une perspective d'émancipation l'imbrication des rapports de domination. De ce point de vue, les expériences des luttes sociales récentes (par exemple la mobilisation des femmes de chambre de l'hôtel Ibis Batignolles) fournissent des points d'appui pour imaginer un réarmement du mot classe sans affaiblir les autres.
Décembre 1941. René Blum est arrêté à son domicile parisien avec le concours de la police française, au cours d'une vaste rafle de notables de confession juive. Il est déplacé des camps d'internement français à celui d'Auschwitz, où il perd la vie. Frère cadet de Léon Blum, la grande figure du Front populaire, René Blum est un homme de son temps, au service des arts. Tour à tour journaliste et critique à la Revue blanche et à Gil Blas, il fut aussi directeur artistique de casinos et du théâtre de Monte-Carlo - où il succéda à Diaghilev à la direction des Ballets russes. Il fréquenta aussi bien les écrivains que les peintres et les musiciens avant-gardistes. Profondément humaniste et courageux, il mena pourtant une vie de famille chaotique. Un premier roman riche, passionnant, qui nous fait découvrir les multiples facettes de ce personnage historique méconnu dont l'engagement pour son pays fut considérable.
« New York enflait de l'optimisme tapageur de ceux qui croient avoir pris de vitesse le futur ».
Wall Street traverse l'une des pires crises de son histoire. Nous sommes dans les années 1930, la Grande Dépression frappe l'Amérique de plein fouet. Un homme, néanmoins, a su faire fortune là où tous se sont effondrés. Héritier d'une famille d'industriels devenu magnat de la finance, il est l'époux aimant d'une fille d'aristocrates. Ils forment un couple que la haute société new-yorkaise rêve de côtoyer, mais préfèrent vivre à l'écart et se consacrer, lui à ses affaires, elle à sa maison et à ses oeuvres de bienfaisance.
Tout semble si parfait chez les heureux du monde... Pourtant, le vernis s'écaille, et le lecteur est pris dans un jeu de piste.
Et si cette illustre figure n'était qu'une fiction ? Et si derrière les légendes américaines se cachaient d'autres destinées plus sombres et plus mystérieuses ?
Complexé par sa petite taille, Kenji Gion est mort de jalousie lorsqu'il rencontre le géant - mais très timide - Iwashimizu, le jour de son entrée au lycée. Pourtant, les deux garçons se rapprochent rapidement et Iwashimizu fait même découvrir à Gion un sport dont il ignore tout : le rugby. Emballé, Gion s'inscrit immédiatement dans le club de leur école, déterminé à faire ses preuves malgré son mètre 59 ! Mais il apprend que son nouvel ami n'a aucune intention de le suivre, hanté par le traumatisme d'avoir blessé un camarade au collège suite à un plaquage violent...
Malou a 24 ans, et la vie n'est pas rose tous les jours. Ses collègues l'humilient, ses parents attendent désespérément qu'elle tombe enceinte et son mec est jaloux et possessif... Mais quand elle découvre la bande des filles du rugby, leur bienveillance, et l'énergie incroyable qui se dégage des entraînements, elle commence doucement à s'éveiller et reprendre confiance en elle...
Quel pays a gagné le plus souvent la Coupe du monde ? Où et comment le rugby fut-il inventé ? Comment pratique-t-on le placage sur un adversaire ? Combien de types différents de rugby existe-t-il ? Qu'est-ce qu'une mêlée, un maul ou un ruck ? Cet album fournit toutes les clés pour suivre les grandes compétitions de ce sport. En 4 chapitres synthétiques, il expose les fondamentaux du jeu (histoire, variantes, règles), les postes sur le terrain (de l'arrière aux premières lignes), les phases de jeu (touche, pénalité, mêlée, etc.), le rugby international (Coupe du monde, Tournoi des 6 nations, joueurs, équipes et matchs de légende, etc.).
« Maurice Tamboréro figurait au nombre des meilleurs, ils étaient les meilleurs. Pour la quatrième année consécutive, ils allaient jouer le titre et le gagner. A nouveau, du balcon du Capitole, souriant à une foule en délire, il brandirait à bout de bras le Bouclier de Brennus, le ciel en serait témoin : ils étaient bien les meilleurs. » Février 1997. Maurice Tamboréro, demi de mêlée du Racing Club toulousain, est abattu d'une balle en plein coeur.
Le meurtre a été commis dans la rue. La victime est une star. L'enquête est confiée à deux hommes : Elie Verlande, commissaire principal, né à Dunkerque, fraîchement débarqué à Toulouse, peu sensible aux subtilités d'un sport dont il ignore tout, et Benoît Terrancle, capitaine de police, né dans le sud-ouest, ancien rugbyman. Du bruit sous le silence est le premier polar dont l'action se situe dans le monde du rugby.
Le rugby est une histoire de famille qui se transmet de stade en stade et de génération en génération. Par une série de portraits de joueurs, entraîneurs, supporters ou encore d'arbitres, cette anthologie retrace plus d'un siècle d'un sport qui sait allier la farce de village au deuil national, les célébrations de la foule au silence religieux. On y croise les frères Boniface, réunis puis séparés, Pierre Albaladejo surnommé «Monsieur Drop», Daniel Herrero encore petit garçon ou Antoine Blondin qui raconte avec admiration les grands exploits et les états d'âme de ces champions qui sacrifient tout pour un maillot. Rencontrer «Ces messieurs de la famille», c'est découvrir la belle équipe que forment rugby et littérature.
ÉDITION INTÉGRALEMENT INÉDITE Pendant longtemps, notre rugby a roupillé. En devenant professionnel, en 1995, il a opéré sa mue. Petit à petit, les contrats ont remplacé les élans d'amour, les sciences se sont imposées partout, et les joueurs, eux aussi, ont évolué. Les jeunes nés dans les années 2000 ne semblent pas connectés avec les mêmes fibres que leurs prédécesseurs. Ils font leurs passes sans s'affoler et tapent des coups de pied dans la sérénité.
En France, l'élite est devenue très difficile d'accès. Au sein des grandes compétitions, les femmes ont été accueillies dans une bouffée de joie, ce qui présage d'un avenir radieux.
Après le krach du professionnalisme, le jeu du rugby moderne a été bouleversé : partout dans le monde, on s'est mis à jouer de la même façon. Jusqu'à récemment, où tout s'est mis à bouger.
À l'aube de la Coupe du monde de rugby et de la grande fête olympique toutes deux prévues en France, où en est-on ? Je vous invite à suivre mon chemin de réflexion et à prendre la photo de mon rugby d'aujourd'hui.
ÉDITION INTÉGRALEMENT INÉDITE
Un ouvrage beau et gourmand pour accompagner le coup d'envoi de la Coupe du monde 2023 de rugby en France.
Si les internationaux du XV de France ont aimé découper du rosbif, distribuer quelques caramels, poires et marrons, ils savent aussi les cuisiner. À l'occasion de la 10e Coupe du monde de rugby, 57 internationaux, anciens et actuels, partagent leurs recettes favorites et très personnelles - des entrées, des plats, des desserts - et délivrent d'authentiques souvenirs aussi touchants que gourmands. Du traditionnel magret de canard aux pommes de terre sautées aux typiques quenelles lyonnaises, en passant par le réconfortant gratin dauphinois, le succulent tajine de poulet au citron et l'étonnant malva pudding, il y en a pour tous les goûts. Une belle mêlée de 57 recettes généreuses et cosmopolites de rugbymen qui ont délaissé leur maillot bleu pour un tablier de cuisine.
Cela fait 200 ans que l'on s'ingénie à vouloir contrôler un ballon ovale. Quelle gageure !
Le monde est fait de rebonds plus ou moins favorables, le rugby n'en est donc qu'une réplique ludique et joyeuse. Ce sport qui représente si bien le monde, notre monde, avec femmes, hommes, grands et petits, gros et maigres...
Le fêter 200 ans après qu'un inconscient a choisi de se saisir du ballon à la main plutôt que de le contrôler avec son pied, c'est aussi dire combien ce monde a encore tant besoin de ruptures et de gestes insensés pour se réinventer. Alors, plus que jamais, célébrer le bicentenaire de la naissance de ce sport est férocement d'actualité.
De l'Inde aux États-Unis, de l'Afrique du Sud à l'Angleterre, sur tous les terrains et par tous les temps, les photos parfois surprenantes de ce livre donnent à voir le rugby tel qu'il se joue sur notre planète ronde, avec un ballon ovale. Joyeux anniversaire !
Que faire, concrètement, face à l'ampleur des violences sexistes, sexuelles et autres, qui sévissent dans nos sociétés ? Comment gérer les conflits et les abus sans rejouer les mécanismes d'un système pénal qui occupe une place centrale dans la production de la violence à travers le monde ? Ces questions traversent depuis de longues années les mouvements militants en général, et LGBTQI+ tout particulièrement, d'autant plus ardemment depuis que la déflagration MeToo les a placées au centre des discussions politiques. Sur fond de reflux généralisé, les milieux progressistes voient aussi surgir d'innombrables dénonciations des violences qui se produisent en leur sein, et qui appellent à des réponses pratiques, qui mettent en vie des relations de camaraderie, des amitiés, des organisations et des principes politiques.
Écrit par une « militante gouine » impliquée dans des collectifs de gestions des violences sexistes et sexuelles, ce livre part du souci affiché de se passer de la police et des tribunaux pour en analyser les écueils dans la pratique tout en en prolongeant le geste et la réflexion. Comment en est-on arrivé au paradoxe d'un militantisme abolitionniste punitif ?
Comment les militant·es pour la justice sociale et pour l'abolitionnisme pénal en sont-iels venu·es à faire parfois pire que la police en termes de violence à l'intérieur de leurs communautés ? Et comment sortir de cette impasse ? La question est d'autant plus difficile qu'elle surgit au moment où les forces réactionnaires mènent une large offensive contre le wokisme accusé de tous les maux, pour mieux protéger ceux qui organisent les violences dans nos sociétés.
À rebours des illusions du développement personnel et sans céder à l'injonction à la pureté militante, elle propose une critique fine du moralisme progressiste qui isole les faits de violence de la société qui les produit et justifie les pratiques punitives dans les milieux progressistes. En se saisissant d'exemples concrets rencontrés au gré de son militantisme et en discutant précisément avec les théories abolitionnistes, Elsa Deck Marsaut dessine ici des pistes pratiques pour élaborer une justice transformative inventive, capable de prendre soin des victimes et de transformer les individus afin d'endiguer enfin le cycle des violences qui jalonne nos vies.
Que se passe-t-il lorsqu'un auteur, qui a beaucoup écrit sur l'enfance, remonte le fil d'argent de sa propre enfance ?
Le Plus Court Chemin est un hommage aux proches et la tentative de revisiter avec les mots ce vaste monde d'avant les mots : les êtres, les lieux, les sentiments et les sensations propres à cette époque sur le point de disparaître, les années d'avant la cassure, d'avant l'accélération générale qui suivra la chute du mur de Berlin.
Raconter l'existence dans les paysages infinis de la campagne wallonne, dire l'amour et le manque. Car écrire, c'est poursuivre un dialogue avec tout ce qui a cessé d'être visible. Par-delà la nostalgie.
Des bras contre du charbon?». Dans l'immédiat après-guerre, la Belgique cherche de la main-d'oeuvre pour exploiter ses mines. Elle scelle, en 1946, un accord avec l'Italie qui, en échange de l'achat prioritaire de charbon, enverra des milliers de jeunes travailleurs dans les mines belges.
Originaire des Pouilles, Donato est l'un de ces ouvriers mineurs ayant tout quitté pour venir vivre et travailler au Pays noir. Ce livre raconte son histoire, ou plutôt il l'imagine à travers les yeux de Clio, la petite-fille de Donato, partie à la recherche de cette vie que son grand-père n'a jamais racontée.
Dans ce premier roman d'une extraordinaire inventivité langagière, Éléonore de Duve ravive tout un monde de sensations, de rencontres, d'existences entremêlées. Elle nous plonge, avec une prodigieuse force d'évocation, au coeur de la jeunesse italienne de Donato, dans les collines lumineuses des Pouilles jusqu'au noir sans fond de la mine. C'est une quête, aussi prudente qu'aimante, que Donato donne à lire?: restituer la consistance d'une vie, en affirmant la capacité de la littérature à dire ce qui a été arraché et tu.
Dans une dimension parallèle, tous les plus grands auteurs de la littérature sont enfants et doivent aller apprendre leur métier à l'école des Lettres. Les élèves sont inscrits dans la classe correspondant au siècle au cours duquel ils ont vécu. Dans la classe XIX, un certain Victor Hugo, nouvel arrivant, va rencontrer ses camarades : Baudelaire, Balzac, Flaubert, Maupassant, Michel, Sand, Zola... Comment sont les cours ? Les sorties ? Qui redoublera ? Qui aura la chance de passer en XXe ? Est-ce qu'ils apprendront des sorts comme dans Harry Potter ? Une des séries les plus plébiscitées sur Mâtin !
La soeur jumelle. Puis la mère. Puis la petite fille. Puis le fils adolescent, et enfin le père. Le 24 mars 2022 une famille française se jette du septième étage de son balcon, face au lac Léman, à Montreux, en Suisse.
«Suicide collectif», concluent presque aussitôt les enquêteurs, malgré la présence de deux enfants mineurs. Un an plus tard, le dossier est clos. Les autorités ont posé une chape sur le «mystère de Montreux», un peu comme soixante ans plus tôt un cercueil fut scellé sans autre forme de procès sur le corps du grand-père des jumelles, l'écrivain Mouloud Feraoun, assassiné par l'OAS aux derniers jours de la guerre d'Algérie.
Quel scénario s'est imposé à cette famille lorsque la police a frappé à sa porte ? D'où lui vient sa «grande méfiance à l'égard de l'État» ? Pourquoi faudrait-il laisser à cette tragédie sa «part de mystère», comme l'enjoint le commissaire qui commente l'affaire ? Peut-on relier des morts par-delà les pays et les sépultures ?
À la lecture de ces deux contes jumeaux aussi terribles que drolatiques, on se dit que leur titre ne nous a pas menti : c'est déciment bien écrit !
Dans Graphomanie, le lecteur suit les mésaventures d'un génie qui ne l'est qu'à ses yeux.
Négligeant sa famille pour être reconnu comme écrivain, entouré de médiocres à qui il cherche à plaire tout en les méprisant, notre antihéros sent qu'à force de tomber, il va rebondir. Oui, mais quand ?
Dans Le Verglas, le narrateur possède un superpouvoir, celui de voir l'avenir. Une chance ? Une plaie. Peut-être que le réel se supporte mieux quand on le déchiffre moins ?
Chez Andreï Siniavski, l'auteur d'André-la-poisse, les destinées sont toujours de parfaites réussites en matière de ratage. Artistes sans oeuvre, perdants oubliant d'être magnifiques, malheureux en amour comme en affaire, telle est la faune carnavalesque d'histoires où seul le rire sauve du naufrage.
Professeur de littérature en Union soviétique, André Siniavski (1925-1997) publie sous pseudonyme ses premiers textes en France. C'en est trop pour le pouvoir qui le condamne au Goulag en 1966. Ce procès fantoche de l'ère poststalinienne a une répercussion inattendue : il donne naissance à la dissidence en URSS. Craignant l'influence d'André Siniavski à sa libération, le KGB le contraint à quitter le pays. En exil en France, André Siniavski prouve que si son corps est brisé par les années de camp, son talent ne l'est pas. Il continue d'écrire une oeuvre d'une inventivité folle.
En guise de préface, son fils, l'écrivain Iegor Gran, rend hommage à la causticité et à la farouche indépendance de son père.
Salut ma Josée, Je sais que je t'ai déjà écrit aujourd'hui, mais il s'est passé un truc de dingue. Tu vas être fière de moi. Tu sais, le nouveau ? Le fils de la Lqnpp (La locataire qui ne paie pas) ? Il veut prendre des cours de surf. Il s'est pointé à l'heure du déjeuner et j'ai pas pu dire non devant tout le monde, Gramboise et tout ça. Du coup, quand il est revenu à la charge, j'ai dit OK mais c'est 35 euros. Il s'appelle Iñigo. Par contre, me demande pas s'il est mignon, je n'ai pas d'avis sur la question. De toutes les façons, les mecs, pour moi, c'est mort. Tu le sais. Ce matin, je suis allée surfer. Entre loups et chiens. C'était bien. Je n'ai croisé personne. C'était le but, d'ailleurs. Les autres, je les évite, depuis l'année dernière. Et toi, ça va ? Tu me manques. Sans toi, je ne sais pas quoi faire. Ta Loue PS : Iñigo m'a aussi demandé de lui donner des conseils sur le sexe. Oui, je sais... N'importe quoi. PPS : Le pire, c'est que je commence à y réfléchir...
Ce livre constitue la première biographie de l'organisation révolutionnaire chilienne. Avant son anéantissement par le Coup d'État de Pinochet le 11 septembre 1973, le Chili a vécu une révolution sociale hors du commun. L'un de ses protagonistes majeurs était le MIR, organisation atypique dont le présent ouvrage fait la généalogie. Des origines universitaires à la direction du mouvement, l'histoire d'une génération militante se dessine. L'ancrage dans les quartiers, le recours à la violence ou encore le rapport aux institutions : autant de questions stratégiques clés qui jalonnent le propos et demeurent pertinentes, un demi-siècle plus tard, alors que le Chili connaît de nouveaux soulèvements populaires.
Dans les années 1920, en URSS, la famine fait rage dans la région de la Volga. Le gouvernement soviétique met sur pied des convois d'évacuation pour sauver les enfants. C'est l'un de ces trains que l'officier de l'Armée rouge Deïev prend en charge, avec à son bord cinq cents enfants, qu'il doit acheminer de Kazan, la capitale du Tatarstan, jusqu'à Samarcande. Pour atteindre le Turkestan, terre d'abondance épargnée par la famine, il faut faire un long voyage de milliers de kilomètres à travers les forêts de la Volga, les steppes de l'Oural, puis les déserts d'Asie centrale.
Au cours de ce périple, Deïev et ses passagers rencontrent des femmes et des hommes qui les aident et les nourrissent - héros du quotidien, bandits ou fonctionnaires au double visage. Avec la commissaire Blanche et l'infirmier Boug, il tente de protéger les enfants de la faim, de la soif, de la peur et du choléra. Deïev devra faire face aux fantômes de son passé, aux crimes commis au nom du pouvoir soviétique, et à la cruauté de son pays, pour lequel la vie humaine a si peu de valeur. Par son courage et sa bonté, cet homme sauve des centaines de vies ; en s'élevant contre les crimes de l'État soviétique, il montre un chemin possible vers la rédemption.
Prix du roman FNAC Au grand jeu du destin, Mimo a tiré les mauvaises cartes. Né pauvre, il est confié en apprentissage à un sculpteur de pierre sans envergure. Mais il a du génie entre les mains. Toutes les fées ou presque se sont penchées sur Viola Orsini. Héritière d'une famille prestigieuse, elle a passé son enfance à l'ombre d'un palais génois. Mais elle a trop d'ambition pour se résigner à la place qu'on lui assigne.
Ces deux-là n'auraient jamais dû se rencontrer. Au premier regard, ils se reconnaissent et se jurent de ne jamais se quitter. Viola et Mimo ne peuvent ni vivre ensemble, ni rester longtemps loin de l'autre. Liés par une attraction indéfectible, ils traversent des années de fureur quand l'Italie bascule dans le fascisme. Mimo prend sa revanche sur le sort, mais à quoi bon la gloire s'il doit perdre Viola ?
Un roman plein de fougue et d'éclats, habité par la grâce et la beauté.
Peut-on se quitter en s'aimant ? Peut-on s'aimer en se quittant ? Alice et Aurélien forment un jeune couple qui, comme tant de couples, ne trouve pas de réponses aux questions qu'il se pose. Une séparation dramatique les entraînera devant la justice des hommes. Mais le problème avec la justice des hommes est simple : trop souvent, elle n'est pas humaine.
Un roman d'aventure magnétique et foisonnant. À la suite de ses personnages ballotés par l'Histoire et les éléments dans des décors grandioses, Yan Lespoux nous entraîne à la recherche de la lumière dans le tumulte du monde.
Quand les empires sombrent, quand les sociétés se délitent, des brèches se créent qui permettent de s'immiscer dans les interstices de l'Histoire.
1627, sur la route des Indes, dans la fureur d'une ville assiégée, dans le dédale des marais et des dunes battues par le vent, l'aventure est en marche et trois héros ordinaires verront leur destins réunis par une tempête dantesque...
Il y a Marie sur la côte landaise. Pour échapper aux autorités qui la recherchent, elle s'est réfugiée dans une communauté de pilleurs d'épaves sous la coupe d'un homme brutal. La jeune fille à peine sortie de l'adolescence refuse pourtant de baisser la tête.
Au Brésil, il y a Diogo, orphelin engagé dans la guérilla portugaise qui tente de reprendre Salvador de Bahia aux Hollandais.
Et à Goa, il y a Fernando, engagé de force dans l'armée portugaise, qui met tout en oeuvre pour échapper à sa condition.